source : https://doc.ubuntu-fr.org/mount_fstab
Quand un clé USB est connectée, elle est normalement montée automatiquement. Idem pour la partition qu’on vient de démarrer et qui porte votre OS. Par contre, les autres partitions du disque ne seront pas montées automatiquement.
Il peut être intéressant de monter manuellement ou automatiquement ces partitions. Il peut aussi être intéressant de spécifier des options de montage (mettre une partition en lecture seule, par exemple).
Les montages automatiques (au démarrage) sont définis dans le fichier /etc/fstab
. Ce fichier peut-être modifié soit manuellement, soit automatiquement (le logiciel de référence étant gnome-disk-utility, normalement installé par défaut).
Nous allons découvrir ces outils, ainsi que quelques commandes utiles.
Quelques liens : montage, les systèmes de fichiers sous Linux ainsi que le portail Partitions.
Le montage des partitions a un impact sur le système et nécessite donc les droits d'administration.
L'utilisation des droits d'administration permet de modifier le système, et risque de l'abîmer. Il est donc préférable de sauvegarder votre fichier /etc/fstab
avant manipulation.
Compte tenu des risques, ne faite rien que vous n'ayez pas bien compris.
Rappel sur la désignation des partitions
Les périphériques sont désignés par le système par des fichiers dans le répertoire /dev/
.
Les périphériques de stockage seront donc reconnus par /dev/sda
, /dev/sdb
, etc.
Les partitions sont désignées par leur numéro dans le disque (/dev/sda1
, /dev/sda2
, …)
Les partitions peuvent aussi être reconnues par leur UUID ou leur label.
C’est une partition que l’on monte (sdb1, par exemple), JAMAIS un disque (sdb, par exemple) : cela ne fonctionne pas.
Liste des partitions
Vous pouvez lister les partitions en lançant la commande :
sudo fdisk -l
Ce qui vous ressortira quelque chose comme :
Disk /dev/sda: 117.3 GB, 117298257920 bytes 255 têtes, 63 secteurs/piste, 14260 cylindres, total 229098160 secteurs Unités = secteurs de 1 * 512 = 512 octets Taille de secteur (logique / physique) : 512 octets / 512 octets taille d'E/S (minimale / optimale) : 512 octets / 512 octets Identifiant de disque : 0x00067e35 Périphérique Amorce Début Fin Blocs Id Système /dev/sda1 2048 41945087 20971520 83 Linux /dev/sda2 41945088 58722303 8388608 82 partition d'échange Linux / Solaris /dev/sda3 58722304 121636863 31457280 83 Linux /dev/sda4 * 121636864 206187183 42275160 7 HPFS/NTFS/exFAT Disk /dev/sdb: 500.1 GB, 500107862016 bytes 255 têtes, 63 secteurs/piste, 60801 cylindres, total 976773168 secteurs Unités = secteurs de 1 * 512 = 512 octets Taille de secteur (logique / physique) : 512 octets / 4096 octets taille d'E/S (minimale / optimale) : 4096 octets / 4096 octets Identifiant de disque : 0x000e4fe9 Périphérique Amorce Début Fin Blocs Id Système /dev/sdb1 2048 976773119 488385536 83 Linux
Vous pouvez alors lire la liste des périphériques de stockage (disques dur, clés usb,…) avec la liste des partitions et leur taille.
Note sur les UUIDs
L’UUID est défini pour chaque partition de façon quasi-unique, et assure qu’il n’y aura pas d’ambiguïtés dans votre fstab.
Pour obtenir les UUIDs de vos partitions, tapez
sudo blkid
Vous obtiendrez la liste de vos partitions et pour chacune, son chemin d’accès, son UUID, son étiquette, le type de système de fichier qu’elle contient :
/dev/sda1: UUID="8bf33340-e94c-4c4c-981d-35e73f8bc65c" TYPE="ext4" /dev/sda2: UUID="ac56a704-260b-45f5-85ac-e1b451bb79bc" TYPE="swap" /dev/sda3: LABEL="Home" UUID="8244710a-5cce-49ad-8b93-a92b5d2e53a0" TYPE="ext4" /dev/sda4: UUID="DCF041AFF0419126" TYPE="ntfs" /dev/sdb1: LABEL="Home" UUID="2c313d40-6bdc-4e42-917a-b04f88764aac" UUID_SUB="c21f5351-4022-41af-b504-6b59b455bf23" TYPE="btrfs"
On peut aussi taper la commande :
lsblk -fe7
qui donne sensiblement les mêmes résultats :
NAME FSTYPE LABEL UUID FSAVAIL FSUSE% MOUNTPOINT sda ├─sda1 ntfs WIN10 6C8CA3038CA2C6C4 ├─sda2 ext4 MINT 727a95e9-70a4-4d6e-a739-cb884c4188df 19,1G 40% / ├─sda3 ext4 HOMEMINT 4bdc4735-801e-43fe-b3f1-58fd832638f5 23,6G 71% /home └─sda4 ext4 DATAS ca07415a-2704-497f-8091-1d9a4a58f3d0 297,2G 43% /media/DATAS
Ainsi, dans votre fstab, les trois lignes suivantes sont équivalentes :
/dev/sda3 /home ext4 defaults 0 0 UUID=8244710a-5cce-49ad-8b93-a92b5d2e53a0 /home ext4 defaults 0 0 LABEL=Home /home ext4 defaults 0 0
La première ligne est déconseillée dans la mesure où le chemin d’accès à la partition (/dev/sda3) dépend du contexte dans lequel le fichier /etc/fstab est exploité ; la seconde est la plus solide, car l’UUID d’une partition n’est qu’exceptionnellement modifiée ; la troisième est la plus claire, mais l’unicité de l’étiquette n’est pas garantie, ni sa pérennité, l’utilisateur ayant tout loisir de nommer ses partitions comme il l’entend (des conflits peuvent survenir du fait de la présence au démarrage de temps à autre de périphériques amovibles).
La commande mount
Pour monter un périphérique, il faut connaître son nom, qui sera de la forme /dev/sda1, par exemple.
La commande mount permet de manipuler tous les montages de systèmes de fichier de manière très précise. Par exemple, pour monter l’unité de stockage /dev/sdc3 dans le dossier /media/stock :
sudo mount /dev/sdc3 /media/stock
Le système de fichier utilisé est détecté automatiquement.
Point de montage dont le nom comporte un espace. Pour la commande mount : l'espace doit être précédé d'un caractère d’échappement \, ou le nom du dossier mis entre guillemets "" . Pour Fstab : l'espace doit être remplacé par \040 .
Nous allons voir comment spécifier des options ou le système de fichiers.
Format de la partition
Le type de fichiers est normalement détecté par la commande mount
. Néanmoins il peut être nécessaire de lui imposer un format :
sudo mount -t [type] /dev/sdc3 /media/stock
[type] est le format de système de fichiers (Les systèmes de fichiers). Voici les plus fréquents :ext2, ext3, ext4, f2fs, fat
(Fat16), vfat
(Fat32), ntfs, reiserfs, btrfs, tmpfs, iso9660
(Disques),…
Exemples :
mount -t ext4 /dev/sdc3 /media/stock # Système de fichiers en ext4 mount -t vfat /dev/sdc3 /media/partage # Système de fichiers et Fat32 mount -t iso9660 /dev/sdd /media/cdrom # CD
On peut aussi monter des fichiers, comme par exemple des Isos (images disque) :
mount -o loop ubuntu-cdrom.iso /media/cd-installation
Droits par défaut du volume
En ce qui concerne les systèmes de fichiers qui ont une gestion des permissions (comme Ext2, Ext3, ReiserFs etc…), si vous souhaitez pouvoir écrire dans cette partition en tant que simple utilisateur, vous devez changer les permissions ou l’appartenance du répertoire racine de la partition.
Dans notre exemple précédent, si /dev/sdc3
est en ext3 :
Après avoir monté la partition dans /media/stock
:
sudo chown utilisateur /media/stock
Désormais cette partition appartient à l’utilisateur, peu importe où elle sera montée ensuite.
(Les droits sont attachés au répertoire racine de la partition et non au répertoire du point de montage)
Le fichier fstab (montage automatique)
Le fichier /etc/fstab suivant résume une configuration classique :
# /etc/fstab: static file system information. # # Use 'blkid' to print the universally unique identifier for a # device; this may be used with UUID= as a more robust way to name devices # that works even if disks are added and removed. See fstab(5). # # <file system> <mount point> <type> <options> <dump> <pass> # / was on /dev/sda7 during installation UUID=33b870b8-a81e-4203-a4fd-7affa9f412fb / ext4 errors=remount-ro 0 1 # /boot was on /dev/sda5 during installation /dev/sda5 /boot ext2 defaults 0 2 # /musique was on /dev/sda8 during installation LABEL=ma-musique /musique ext4 defaults 0 2 # swap was on /dev/sda6 during installation UUID=2c442228-1991-48c7-bad9-a80dfc8267cf none swap sw 0 0
Ici, le disque principal est sda7, et son swap est sda6. Ces lignes ont été créées par l’installateur. Les partitions additionnelles montées sont sda5 et sda8, et ont été ajoutées à la main.
- la colonne <file system> indique la partition elle-même. Il y a plusieurs solutions, mais les 4 principales sont :
- l’UUID (Universal Unique Identifier) de la partition. Celle-ci sera obtenue via un sudo blkid, via gnome-disk, ou via gparted. Un UUID ressemble à cela UUID=2c442228-1991-48c7-bad9-a80dfc8267cf
- La référence directe à la partition sous la forme /dev/sda2 ou /dev/sdb2 (sd signifie disque dur, la lettre est l’ordre du disque dans le boot, et le N° est celui de la partition. /dev/sdb2 est donc la 2e partition du 2e disque dur). Inconvénient de cette méthode : si vous changez le 1er disque de démarrage dans le boot, la signification de sdb2 (par exemple) changera en même temps. l’UUID est donc un identifiant plus stable et plus sûr.
- Le LABEL de la partition à monter. On peut en effet donner un nom (label, ou étiquette) à une partition, même si ce n’est pas obligatoire. Dans ce cas, l’identifiant de la colonne <file system> prendra la forme LABEL=nom-partition, où nom-partition est à remplacer par le LABEL réel.
- l’adresse IP du disque réseau, collée au nom du répertoire qui s’y trouve et qu’on souhaite monter : 192.168.7.12/rep_a_partager. Dans ce cas, l’identifiant de la colonne <file system> prendra la forme CIFS (un forme particulière du protocole SMB1).
- la colonne <mount point> indique un répertoire quelconque sur la partition principale, et qui servira de point de montage. Pour la partition principale elle-même, c’est évidemment « / » (la racine). Pour une partition montée additionnelle, on choisit en général (ce n’est pas un emplacement obligatoire) un répertoire /media/xxx (où xxx est le nom que vous choisissez pour la partition de montage). Vous devez créer manuellement cette partition de montage une fois pour toutes par un sudo mkdir /media/xxx. Laissez-la vide, et n’y touchez plus jamais. Elle sert juste d’ancrage au fstab pour son montage.
- La colonne <type> donne le type de système de fichiers de la partition montée. Pour une partition linux, c’est souvent ext4.
- La colonne <option> permet de choisir des options au montage. Sauf si vous êtes un expert, laissez defaults pour une partition ajoutée par vous au montage.
- la colonne <dump> règle les sauvegardes via l’utilitaire dump. La valeur classique est 0 (dump n’est presque jamais actif ou utilisé).
- la colonne <pass> règle la priorité de vérification des erreurs éventuelles du système de fichiers au démarrage. Laissez-y les valeurs par défaut de l’installation. Si vous ajoutez manuellement des partitions, les valeurs de
doivent être: - 1 pour la racine (votre partition principale) ⇒ vérif de cette partition en priorité,
- 2 pour les autres partitions Linux (les partitions « externes » que vous souhaitez monter) ⇒ ce 2 fera les vérifs après la partition racine (démarrage plus rapide),
- 0 pour le swap et les partitions windows (cf. fstab) ⇒ pas de vérification.
Par exemple une ligne fstab type pour un montage d’une partition linux ext4 sera :
/dev/sdb2 /media/toto ext4 defaults 0 2
ou mieux (l’UUID est plus stable)
UUID=33b870b8-a81e-4203-a4fd-7affa9f412fb /media/toto ext4 defaults 0 2
Ces 2 exemples montent pareillement et automatiquement la 2e partition du 2e disque dur.
Autre exemple, celui d’un disque réseau désigné par l’adresse IP/nom_répertoire_à_partager
:
//192.168.7.12/rep_a_partager /media/toto cifs guest,uid=1000,iocharset=utf8 0 0
(0 et non 2 pour la dernière position, car il s’agit d’une partition Windows).
Dans tous les cas, il ne faut pas oublier de créer « l’ancrage » /media/toto
par un sudo mkdir /media/toto (remplacez toto par le nom qui vous convient).
Lorsqu’un système de fichiers (partition) est présent dans le fichier /etc/fstab, il est monté automatiquement au démarrage de la machine.
Les utilisateurs peuvent également le démonter manuellement ou le re-monter en tapant umount ou mount /media/xxx (où xxx est le nom de votre répertoire de montage).
Exemple pour un RAID miroir sur Proxmox (Linux)
# /etc/fstab: static file system information. # # Use 'blkid' to print the universally unique identifier for a # device; this may be used with UUID= as a more robust way to name devices # that works even if disks are added and removed. See fstab(5). # # systemd generates mount units based on this file, see systemd.mount(5). # Please run 'systemctl daemon-reload' after making changes here. # # <file system> <mount point> <type> <options> <dump> <pass> # / was on /dev/sda1 during installation UUID=404bfe6d-b366-4d34-ng02-138cce1674d4 / ext4 errors=remount-ro 0 1 # swap was on /dev/sda5 during installation UUID=697382b4-s7ff-46cd-84dd-55803d691039 none swap sw 0 0 /dev/sr0 /media/cdrom0 udf,iso9660 user,noauto 0 0 # raid1 Segeate 4To UUID=6cee9af2-1db4-40fd-938c-9825321695c2 /var/www/raid ext4 defaults 0 0
Quand vous avez fini de créer votre fstab, vous pouvez le tester sans redémarrer votre PC, via un
sudo mount -a
Cette commande exécute le fstab comme si votre machine venait de démarrer. C’est plus rapide pour tester différentes configurations.